Je tiens à saluer ma tante Colette, sœur aimée de ma mère, pour ce témoignage volontaire. Tati Colette, comme mon frère Karim et moi l’appelions, est toujours restée proche de mes parents et de moi, dans les moments heureux comme dans les épreuves.
Elle était aux côtés de Maman et avec elle, au chevet de Papa, hospitalisé à Bordeaux ou à Rabat. Elle est encore à mes côtés aujourd’hui, face à cette injustice.
« Nous avons quitté le Maroc fin 1977 après dix-huit années passées dans ce beau pays. À cette époque, Soufiane Elkabous n’était encore qu’un enfant, loin de ce qu’il allait devenir.
Plus tard, adolescent en total échec scolaire, il refusait l’éducation que mon beau-frère, M’Jid, et ma sœur, Pierrette, tentaient de lui offrir.
Lorsque nous l’avons revu au Maroc quinze ans plus tard, nous l’avons retrouvé adulte, physiquement imposant, déjà caractériel, ingérable, autoritaire et agressif.
Et, dans les nombreuses fois où nous l’avons croisé par la suite, il n’a fait que confirmer cette image.
Après un passage dans la gendarmerie, dont il fut finalement écarté en raison de comportement douteux, il était déjà devenu propriétaire de plusieurs appartements, de voitures de luxe, et disposait d’argent facile. Sur son salaire de gendarme !
Loin des M’Jid, il se vantait même de payer régulièrement des collègues pour le remplacer à son poste de gendarme pendant son service, en leur ordonnant de « tourner le dos » lorsque des cargaisons suspectes lui étaient signalées.
Après, son patrimoine s’est très rapidement développé : La Notte, une ferme, un salon esthétique, des studios loués à la demi-journée, et toujours plus d’argent liquide, bien entendu. Qui peut accumuler autant de biens sans vraiment travailler ? Nous n’avons jamais eu de réponse.
Peu à peu, ses liens avec la famille M’Jid se sont distendus. Les contacts se faisaient plus rares. Il menait sa vie trouble loin de nous. Les M’Jid, se posant des questions, avaient peur de comprendre. M’Jid lui-même, de dépit, lui avait d’ailleurs demandé d’être moins présent et de ne pas exhiber ses voitures de luxe devant la maison familiale.
Un jour, ma sœur lui confia avoir été importunée lors de sa promenade matinale : il est alors sorti et a tabassé le premier pauvre malheureux croisé dans la rue, tout en sachant parfaitement que ce n’était pas le coupable ! Cet innocent a été battu sévèrement. Cent cinquante kilos contre cinquante… quel « courage » !
Il était devenu, et il est resté, brutal, hermétique au dialogue, rejetant toute discussion raisonnable et n’admettant jamais la contestation. Entouré de « courtisans » lâches, intéressés, le genou à terre et à son service, il fait peur à ses employés, qu’il traite comme des esclaves.
Après le décès de M’Jid, ma sœur venait plus souvent chez nous, en France. Ses relations avec EK se sont encore plus distendues. Lors de ses séjours chez nous, nous avons constaté clairement qu’elle n’avait plus de contact avec lui pendant deux ou trois semaines. Le torchon brûlait entre eux. Nous en étions soulagés, car il faisait du mal à ma sœur et n’avait jamais mérité l’affection que toute la famille M’Jid lui avait donnée.
Ingrat, il n’a su que s’imposer par sa violence incontrôlée.
Depuis la mort de mes chers beaux-frère et sœur, les parents de ma nièce Asma, il a décidé, par des manœuvres certainement malhonnêtes, de tout lui voler. Il s’est installé dans la maison familiale, et il a vidé le compte bancaire de ma sœur.
Asma ne peut même pas se rendre couramment au Maroc pour récupérer son héritage, sa sécurité étant directement menacée par Elkabous et son réseau mafieux, qu’il rémunère pour exécuter ses ordres hors de toute légalité.
Moi-même, j’ai subi un contrôle humiliant et menaçant à l’aéroport de Casablanca par l’un de ses hommes, qui m’a clairement dit vouloir m’empêcher de repartir après les obsèques de mon beau-frère.
Que tous ceux qui ont connu et aimé ses parents apportent leur soutien à Asma. Elle a besoin de vous. Aidez-la. Merci.
Ça sort du cœur. »
— Colette
Il ne devrait plus être nécessaire d’apporter d’autres témoignages sur le criminel Elkabous après tout ce qui a déjà été révélé par moi et par d’autres. Ses actions parlent d’elles-mêmes, à qui ne souhaite pas les ignorer. Pourtant, il m’a semblé important de faire une exception ici et de partager ainsi la perspective d’un membre de la famille qui l’a connu depuis son début avec nous jusqu’à ce qu’il est devenu aujourd’hui, une tare de la société. Asma