juillet 2025

Temoignages

De l’ingratitude et du Mal

Ce texte a été écrit pour moi en 2014, après le décès de mon père, M. Mjid, mais avant que le scandale actuel n’éclate. Je le partage aujourd’hui, car rien n’a changé, si ce n’est l’ampleur de la trahison.

« La seule chose nécessaire à la victoire du mal est l’inaction des hommes de bien. » — Edmund Burke

Asma avait un frère, décédé trop tôt, et ses deux parents. Pas deux frères. Pas un et demi. Juste un.

Et maintenant, son père était, lui aussi, décédé.

Des années auparavant, Asma avait demandé à ses parents d’adopter un enfant issu d’une famille prête à s’en séparer. Elle leur avait déjà demandé d’adopter des chiens, des chats et d’autres animaux de compagnie, et ils ne lui avaient jamais dit non. C’était une joie d’agrandir la famille. Et les animaux étaient toujours reconnaissants. Alors, elle s’était dit : « pourquoi pas un petit garçon dans le besoin ? » Ce serait une bonne chose…

Mais cela ne s’était pas aussi bien passé. En grandissant, le garçon avait aboyé plus fort, aimé moins, trompé davantage, et n’était devenu fidèle qu’à l’image et à l’argent. Un comportement étranger à Asma et à sa famille. Ce n’était pas quelque chose qu’ils comprenaient. Lui avait même essayé, à plusieurs reprises, de la supplanter au sein de sa propre famille. Mais le père ne l’avait jamais permis. Cela n’arriverait jamais. Le père aimait sa fille.

Mais maintenant, le père était parti. Et le garçon avait oublié la main même qui l’avait nourri – littéralement. Il s’employait désormais à subvertir les valeurs du père, à usurper l’héritage d’Asma, à détourner son nom de famille. Il prétendait être son père à elle, tout en essayant de la remplacer.

Le fait est que l’on ne change pas de parents comme on change de vêtements, même si l’on essaie d’oublier les siens. Répéter qu’un autre homme est votre père n’en fait pas une vérité. Cela n’a jamais marché. Et cela ne marchera jamais. On ne vole pas un père pour remplacer le sien. Cela ne fonctionne pas comme ça. Le sang est plus fort que l’eau. Et quand on regarde les adultes qu’Asma et l’imposteur sont devenus, cela se voit: le sang compte.

Son père à elle le savait.

Lorsqu’il avait passé plus de trois semaines en soins intensifs avant de s’éteindre, le faux fils était venu lui rendre visite une seule fois, pour quelques minutes. Il ne lui avait jamais parlé, ni réconforté. Ni avant la visite. Ni après. Pas une seule fois.

Asma, sa mère, et sa tante allaient à l’hôpital tous les jours. Elles y passaient toute la journée. Le mari de la tante aussi visitait. Quelques amis avaient fait des centaines de kilomètres pour passer quelques instants avec son père. Mais le soi-disant « frère » ? Non. Il n’avait pas le temps. Et il n’y avait pas de caméras à l’hôpital.

Et le père ? Il n’avait plus demandé de nouvelles du dégénéré. Pas une fois. Oh, il avait de longues discussions avec sa fille, sa femme, et sa belle-sœur. Il avait demandé des nouvelles de ses petites-filles, de son gendre, de ses nièces, de l’actualité, des événements, même du travail. Il avait parlé aux médecins, plaisanté avec les infirmières, et discuté de tout avec sa fille, qui était restée à ses côtés de la première heure à la dernière, heure après heure, jour après jour. Mais il n’avait plus demandé de nouvelles du pseudo-fils. Le père savait.

Elle était restée à côté de son père jusqu’au bout, jusqu’à sa dernière nuit, assise sur une chaise, à ses côtés, la main de son père dans la sienne, jusqu’à son dernier souffle. Le faux fils ? Il était resté chez lui, dans son lit.

C’est Asma que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait appelée personnellement pour lui présenter ses condoléances et lui apporter son soutien après le décès de son père. C’est elle qui avait remis au Roi les dernières volontés de son père, volontés que le Sa Majesté le Roi, dans sa bienveillance, avait honorées. C’est elle qui avait organisé le transfert des restes de son frère défunt, afin qu’il repose aux côtés de leur père, et qui était présente durant le transfert. C’est elle qui avait choisi les tombes de son père et de son frère, acheté les pierres tombales et veillé à leur pose. Le prétendu frère ? Il n’avait pas le temps.

Mais maintenant que son père et son frère étaient partis, celui qui, autrefois, n’avait jamais le temps… en avait soudainement.

Se faisant passer pour le fils qu’il n’avait jamais été, il utilisait le nom de son père pour s’associer à des escrocs et à des traîtres – y compris ceux-là mêmes qui avaient tant déçu et fait souffrir son père que, de son lit de mort, il en parlait encore.

L’imposteur brandissait un faux idéalisme et un faux nationalisme pour évincer la fille légitime et attaquer les petites-filles, afin de s’approprier un héritage qu’il ne méritait pas – lui, ni sa clique – et qu’il ne représenterait jamais.

Son père à elle avait été un homme de modération et de tolérance. Fidèle à son pays et à sa foi jusqu’à son dernier souffle, il avait épousé une femme d’une autre religion plus de soixante ans avant. Il n’avait jamais jugé un homme selon sa couleur ou sa croyance, mais selon sa bonté et son potentiel. Des valeurs qu’il avait transmises à sa fille et à son fils défunt.

Et voilà que celui qui n’osait pas contester ces valeurs du vivant du père s’était mis, après sa mort, à prôner des idéaux opportunistes et calculés, se posant en nationaliste tout en critiquant la fille légitime pour le fait de vivre à l’étranger.

Nationalisme ? Comment peut-on envoyer sa femme accoucher trois fois à l’étranger pour obtenir d’autres nationalités pour ses enfants… et oser revendiquer un quelconque patriotisme ? Le Maroc compte d’excellentes maternités, dotées d’équipements modernes et de personnel médical qualifié. C’est l’hypocrisie à son comble.

En fait, il ne leur ressemblait en rien, ni à elle, ni à son père, ni à son vrai frère. 

Pas un frère pour elle. Pas un fils pour son père. Pas un oncle pour ses filles. Et certainement pas un dépositaire du nom ou des valeurs de son père à elle. L’avoir fait entrer dans sa famille avait été une grave erreur.

Elle aurait dû ramener un autre chien.

Temoignages

Une histoire de trahison, de vol et de silence

Je m’appelle Asma M’Jid, fille de feu Monsieur Mohamed M’Jid. Depuis des années, je me bats contre une fraude qui porte atteinte à l’héritage de ma famille. J’ai laissé de la place à la vérité, espérant que les choses se règlent en privé, avec dignité. Mais cette voie est aujourd’hui fermée. Me taire maintenant reviendrait à trahir tout ce en quoi je crois, tout ce que mon père a défendu.

Mon père, figure engagée de l’indépendance du Maroc, emprisonné à maintes reprises par les autorités françaises sous le protectorat, n’a jamais dévié de sa vision d’un Maroc libre et indépendant, fondé sur l’honneur, la vérité et la justice.

Il se considérait béni et était fier d’avoir eu l’opportunité de promouvoir les valeurs de son pays sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed V, sous le règne de Sa Majesté le Roi Hassan II, et sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Mon père a siégé au Parlement, a dirigé la Fédération Royale Marocaine de Tennis en tant que président pendant plus de quarante ans, a plaidé inlassablement pour les droits des femmes, a créé la Fondation MJID pour venir en aide aux plus démunis, et a offert son soutien partout où il pensait pouvoir contribuer à l’avenir du pays qu’il aimait plus que tout. « Un ancien jeune qui s’occupe des futurs vieux », disait-il souvent.

Papa est décédé en mars 2014, et ma mère, Pierette M’Jid, son épouse pendant soixante ans, l’a rejoint en août 2018, percutée lors de sa promenade matinale par un chauffard dangereux et criminel. Après leur disparition, une série de trahisons et de falsifications a abouti à ce qui constitue aujourd’hui un vol manifeste de leur héritage et de mes droits légitimes en tant que leur fille.

L’individu au centre de ce détournement d’héritage est Soufiane Elkabous. Enfant, il vivait dans une situation instable. Sa mère travaillait sur un domaine appartenant à mes parents, et c’est moi qui leur avais demandé de l’accueillir. Ma famille lui a offert un foyer et l’a élevé.

Après le décès de ma mère, il a vidé le coffre-fort de sa maison, où elle avait placé les documents de succession, spécifiquement pour que je les protège. Il a vidé ses comptes bancaires. Il a emménagé dans la maison qu’elle m’avait laissée et se l’est appropriée. Puis il a produit de faux documents dans une tentative calculée de justifier l’injustifiable.

J’ai tenté de résoudre la situation en privé, mais sans succès. Comme beaucoup d’escrocs, il pense pouvoir mentir, falsifier et voler sans en subir les conséquences. Il se croit intouchable, au-dessus de la justice, au-delà de toute honte. Mais les comportements criminels ne peuvent pas être protégés par le silence.

Avant de nous quitter, mon père, inquiet de la manière dont certains comportements envers moi pourraient évoluer après son départ, m’avait laissé les noms de personnes spécifiques à  contacter si nécessaire. Il s’agissait d’individus en qui il avait confiance, avec qui il avait travaillé et qui lui avaient promis de veiller sur moi le cas échéant. Ils occupaient, et occupent toujours, des postes éminents et de haute responsabilité. Nous y reviendrons. 

Après de nombreuses tentatives de résolution à l’amiable restées vaines, j’en ai contacté trois. J’avais leurs numéros personnels. Tous trois ont denoncé les actes de Soufiane Elkabous comme manifestement illégaux, ont reconnu que j’étais victime d’une fraude, et m’ont promis qu’ils agieraient pour rectifier la situation. L’un d’eux m’a même confié qu’il était au courant d’autres plaintes à son sujet. Tous trois m’ont assuré que justice serait faite. Au final, aucun d’eux n’a aidé. C’est ce qui nous amène ici.

Louis Brandeis, ancien juge à la Cour suprême des États-Unis, a un jour déclaré : « La lumière du soleil est le meilleur des désinfectants. » Je crois que c’est vrai.

Aujourd’hui, je commence ce blog dans l’espoir que celles et ceux qui croient encore au Maroc auquel mon père a consacré sa vie, celles et ceux qui croient en la justice, qu’ils soient fonctionnaires, journalistes, diplomates, professionnels, retraités ou activistes agissent à mes côtés pour réparer cette injustice.

C’est pour cela que je m’exprime publiquement aujourd’hui. C’est pour cela que d’autres publications suivront, chaque semaine, avec plus d’informations, plus de détails. Revenez les lire. Les faits vous choqueront. 

Mes parents l’auraient voulu.

Merci de lire. Merci d’être témoin. Merci de partager.

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